En partenariat avec le CNRS, l'ENTPE, l'Université Lumière Lyon 2
LAET

MOBilities of e-Shopping (MOBS)

L'explosion des achats en ligne s'est accompagnée d'une augmentation du nombre de livraisons
de l'UE. Ceux-ci varient en fonction des lieux de récupération, des délais de livraison, des modes de transport utilisés et induisent donc une diversification des services de livraison et plus généralement des chaînes de mobilité nécessaires à la récupération des biens achetés en ligne. La plupart des recherches conduites jusqu'à présent ont principalement porté sur les biens et les ménages séparément et ne prennent généralement en compte que le B2C mais beaucoup plus rarement le C2C.

Dans ce contexte, le projet MOBS vise à saisir les impacts socio-économiques et environnementaux du e-commerce en examinant plus en détail comment il transforme les chaînes de mobilité des biens et des personnes, les flux et les structures qui les rendent possibles, et enfin les territoires (urbains, périurbains et ruraux). Par commerce électronique nous entendons tous les achats de biens effectués en ligne par les consommateurs, tant B2B que B2C. Notre point de départ est que le e-commerce a multiplié les chaînes de mobilité nécessaires à la reprise de biens et les a rendues plus complexes. Avec la multiplication des points de retrait intermédiaires (tels que les points relais, les casiers ou les drives) et des prestataires de services de logistique et de livraison, ces chaînes peuvent avoir des profils multiples en termes de nombre de voyages, de distances parcourues, de durées, de caractéristiques des acteurs, de modes utilisés et donc d'impacts environnementaux. Le commerce électronique semble donc générer des formes renouvelées de mobilité associant biens et personnes.

 

Financement : ANR
Durée du projet : 42 mois
Partenaires : Benjamin Motte-Baumvol (Théma - Université Bourgogne Franche-Comté, porteur du projet), Anne Aguiléra, Heleen Buldeo Rai et Laetitia Dablanc (LVMT - UGE), Leslie Belton-Chevallier (DEST - UGE), Adrien Beziat, François Combes et Martin Koning (SPLOTT - UGE), Adeline Heitz (LIRSA - CNAM).

Contacts au LAET : Mathieu Gardrat et Florence Toilier.

De nombreux défis sont à relever, ils comprennent les flux associés aux changements dans les
les habitudes de voyage résultant des pratiques d'achat en ligne et des choix de services de retrait, la régulation et la gestion de la mobilité liée au transport de marchandises ainsi que la décarbonatation et plus généralement la réduction des impacts environnementaux (CO2 mais aussi NOX, PMX, bruit, etc.) des mobilités liées au commerce électronique. Au-delà des questions de transport, de nouveaux défis apparaissent pour les acteurs des territoires (urbains, périurbains ou ruraux) en ce qui concerne l'aménagement du territoire et les inégalités socio-spatiales en termes de mobilité, d'accessibilité
et d'exposition aux polluants locaux.

Objectifs, hypothèses et originalité
La recherche proposée se concentre sur les chaînes de mobilité et les différentes formes de gestion du "dernier kilomètre" mises en oeuvre par les professionnels et les particuliers dans le cadre du commerce en ligne de biens matériels en France. Plus précisément, notre projet s'articule autour de trois objectifs complémentaires :

  1. Comprendre les chaînes de mobilité associées au commerce électronique mises en oeuvre par les acteurs du commerce électronique et les particuliers à travers leurs pratiques d'achat ou de vente en ligne et leurs choix de services de livraison ;
  2. Etablir une typologie des chaînes de mobilité du commerce électronique afin de les mesurer et d'évaluer leurs impacts sur les territoires en termes d'émissions et d'inégalités socio-spatiales ;
  3. Faire des recommandations aux autorités publiques quant aux stratégies à mettre en œuvre, tant nationalement que localement, selon les types de territoires et de populations, afin d'assurer un développement durable des formes de gestion du "dernier kilomètre" du e-commerce.

L'originalité de ce projet de recherche est de proposer une approche globale et originale par différents aspects :

  • elle prend en compte à la fois la mobilité des personnes et celle des biens
  • elle s'intéresse tant aux achats en ligne B2C et C2C
  • elle se propose d'analyser les stratégies et les pratiques des entreprises (détaillants, expéditeurs et prestataires de services logistiques) et des individus (consommateurs ou vendeurs en ligne) qui sous-tendent le développement des différentes formes de livraison et le retrait des produits du commerce électronique.

Notre principale hypothèse est que les différentes chaînes de mobilité et les formes de livraison associées, définies notamment en termes de lieux, de délais de livraison et de solutions de transport, ont des performances différentes et des impacts qui doivent être caractérisés en détail, notamment dans leur hétérogénéité spatiale (urbain, périurbain, rural). Il s'agira ainsi d'identifier les formes de prestations les plus "vertueuses" selon les contextes territoriaux susceptibles de bénéficier d'un soutien public.

Méthodologie

Outre la coordination du projet, MOBS est découpée en plusieurs tâches :

  • la prise en compte des pratiques de mobilité des ménages en lien avec l'acte d'achat via des enquêtes quantitatives et qualitatives,
  • la prise en compte des organisations logistiques mises en oeuvre par les opérateurs pour l'approvisionnement des activités économiques et des ménages, avec un focus particulier sur les livraisons instantanées via des enquêtes quantitatives et qualitatives,
  • la modélisation des impacts de ces chaînes de mobilité et la formulation de préconisations à destination des décideurs publics.

Au sein du projet, le LAET est en charge des enquêtes quantitatives à destination des ménages et des activités économiques ainsi que de la modélisation des impacts territoriaux des chaines de mobilités liées au e-commerce.