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LAET

Résilience alimentaire des villes : Quelle logistique pour les circuits courts ? (1ères RLU)

Le contexte de crise sanitaire actuel pose avec acuité la question de l’approvisionnement alimentaire des villes, tant en volume (par notre concentration dans les villes) qu’en qualité (voire durabilité) et toutes les questions de santé publique auxquelles le sujet renvoie. Si l’intérêt des circuits courts va de soi a priori on s’aperçoit qu’il pose de fait beaucoup de questions en termes d’aménagement des villes, d’impact environnemental et d’organisations logistiques car ce sont des circuits qui s’inscrivent hors des logiques habituelles. Cela nécessite donc aussi d’innover et de penser de nouveaux schémas de distribution. Tout cela est évidemment exacerbé par la situation sanitaire actuelle. C’est pour cela que la première séance des RLU porte sur la résilience alimentaire des villes et les leviers logistiques pour favoriser les circuits courts.

Après une introduction à la séance par Mathieu Gardrat (LAET) et Virginie Alonzi (Bouygues Construction) qui ont rappelé les objectifs de ces RLU et de la séance du jour, le sujet a été posé à travers trois exposés :

  • La stratégie d’autonomie alimentaire du territoire lyonnais, par Jérémy Camus (Vice-Président à la Métropole de Lyon délégué à l'agriculture, à l'alimentation et à la résilience du territoire)
  • La logistique des biens alimentaires en temps de crise sanitaire, par Barthélémy Chenaux (Elu en charge de l’alimentation, la prévention des déchets, la propreté à la Mairie du 7ème arrondissement de Lyon)
  • Panorama des acteurs, des pratiques et des enjeux de la logistique des circuits courts, par Marine Mater et Ulysse Merckling (représentant les étudiants du Master VEU-VET de l'Université de Lyon)

Ces exposés ont souligné les enjeux actuels des circuits courts, accentués par la crise sanitaire :

  • La stratégie d’autonomie alimentaire de la Métropole de Lyon met en lumière l’importance de l’incitation à la relocalisation de la production et à la consommation locale par la mise en place d’aides, d’infrastructures et de foncier adaptés. En complément, la commande publique en elle-même est un levier d’action structurant.
  • La spécificité de la logistique propre aux circuits courts alimentaires et l’importance de la variété des produits, couplée à une volumétrie faible a priori en décalage avec les organisations logistiques classiques.
  • Un impact de la COVID-19 plutôt positif vis-à-vis de la consommation des produits alimentaires issus des circuits courts mais qui pointe le manque d’infrastructures logistiques permettant d’accompagner l’évolution de ce schéma d’approvisionnement.

La table ronde animée par Gwenaëlle Raton (Université Gustave Eiffel) et portant sur Les besoins logistiques pour développer le circuit court alimentaire ? Quels sont les verrous et les leviers ? a rassemblé :

  • Nicolas Mourgeon (Le Lyonnais Monts et Coteaux)
  • Laure-Hélène Viallon (GRAP)
  • Perrine Cantin Michaud (Urban Project)
  • Arthur Grimonpont (Greniers d’Abondance)
  • Barthélémy Chenaux (Mairie du 7ème arrondissement de Lyon)

La table ronde a fait ressortir l’aspect systémique de la résilience alimentaire qui passe, outre le soutien à la production locale, par un aspect logistique prépondérant dans la construction de coopérations. Les points saillants de la discussion font ressortir :

  • Une fragmentation des flux et des habitudes d’accès au marché représentant un frein à l'élaboration de modèles de services logistiques adaptés.
  • L’existence d’un écosystème émergent et actif, prêt et capable de construire de nouvelles solutions logistiques mais nécessitant de restructurer les modes de consommation.
  • Le regain d’autonomie des pouvoirs publics quant à la gestion de l’approvisionnement urbain via la réglementation et l’aménagement des villes (ex : marché d’intérêt métropolitain).
  • La localisation d’infrastructures, d’un foncier et de réglementations (locales : ZFE, nationales : réglementation sociale, voire internationales : PAC) adaptés et moteurs de changements, afin de tendre vers une desserte durable des villes.
  • La constitution d’un écosystème déconcentré et territorialisé de production, de transformation agricole et de services renforçant l’autonomie alimentaire d’un territoire dans une logique de filière.
  • Outre l’autonomie alimentaire, l’autonomie énergétique devient aujourd’hui un enjeu majeur pour le secteur du transport (des professionnels et particuliers) lié à l’alimentation.
  • Le manque d’investissement des opérateurs de transport traditionnels en raison d’une gestion historiquement informelle du transport par les producteurs. Ces derniers, joueront un rôle croissant et important dans un avenir proche s’ils sont à même de proposer des organisations spécifiques et innovantes

Ces éléments ont mis en lumière le besoin de sensibiliser le public à la problématique de l'approvisionnement en circuits courts et de favoriser la coopération entre acteurs d'un territoire. La présentation conclusive du jeu Caléac réalisé par les étudiants du master VEU-VET de l'Université de Lyon a ainsi permis de mettre en avant la ludification comme outil de sensibilisation à la problématique des circuits courts et puissant outil de changement.

Le replay de ces rencontres est disponible ici :

Cette séance a mobilisé près de 300 participants, issus des collectivités, de l'immobilier, de la distribution, de la production agricole, du transport, de l'enseignement supérieur et la recherche, de l'urbanisme, de la construction automobile, du monde associatif... en France et à l'étranger Programme

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